J’ai peur que mon enquête sur Hillsong France soit biaisée
J’essaie au maximum d’être juste et d’apporter des éléments qui pourront AIDER les églises à corriger les tirs manqués. J’aimerais proposer à Hillsong France une "collab".
Lorsqu’on parle de gouvernance d’église nous sommes tous concernés, puisque les associations cultuelles exercent une liberté publique. Je ne voulais écrire qu’une lettre ouverte. Je ne m’attendais pas à ce que cela devienne une enquête, au fil de mes découvertes. J’ai besoin de votre aide pour que cette démarche reste constructive et de la collaboration d’Hillsong France.
J’ai créé un questionnaire anonyme pour recueillir des témoignages sur l’église Hillsong France et évaluer l’état de la confiance en la gouvernance que lui accorde ses membres et ex membres.
Dans le monde de la recherche et des enquêtes, l'équilibre et la neutralité sont cruciaux. Un exemple flagrant de la nécessité de cet équilibre est illustré par le concept du « biais du survivant », particulièrement bien démontré par l'exemple historique des avions abattus durant la Seconde Guerre mondiale.
Lorsqu'une enquête se concentre uniquement sur des témoignages ou des données négatives, elle risque de tomber dans un piège dangereux. Prenons, par exemple, une enquête qui ne prendrait en compte que les avis négatifs sur organisation. Ce type d'approche pourrait amener à des conclusions faussées, suggérant que le produit est entièrement mauvais, alors que l'absence de retours positifs est due à une sélection biaisée des données.
Le biais du survivant
Le biais du survivant fournit un cadre pour comprendre ce phénomène. Durant la Seconde Guerre mondiale, les analystes militaires examinaient les avions qui revenaient de missions de combat pour identifier les zones les plus fréquemment touchées par les tirs ennemis.
Les analystes ont proposé de renforcer ces zones, pensant qu'elles étaient les plus vulnérables. Cependant, le statisticien Abraham Wald a fait remarquer qu'ils ignoraient une donnée cruciale : les avions qui ne revenaient pas. Les zones touchées sur les avions revenus étaient en fait celles capables de survivre aux dommages. Wald a donc suggéré de plutôt renforcer les parties qui n'étaient pas endommagées sur les avions revenus, supposant que les avions abattus avaient été touchés dans ces zones-là.
Ce récit met en lumière une erreur courante dans la collecte et l'interprétation des données : le biais de sélection. En se concentrant uniquement sur les exemples "survivants" ou visibles, on risque de négliger une part importante de l'information, conduisant à des conclusions erronées.
Image : Capture d’écran de Wikipédia
De même, dans le cadre d'une enquête, si l'on se base uniquement sur les témoignages négatifs, on omet une partie significative de l'expérience globale. Cela peut conduire à des conclusions inexactes, tout comme les analystes militaires qui ont mal interprété les données des avions abattus. Pour éviter de tels biais, il est essentiel de rechercher un équilibre dans la collecte des données, en prenant en compte à la fois les aspects positifs et négatifs, et en restant attentif aux informations manquantes ou non représentées. C'est en adoptant une approche holistique et équilibrée que les enquêtes peuvent véritablement refléter la réalité, et offrir des insights précieux et fiables.
Pourquoi une collaboration avec Hillsong France serait idéale
Appliqué à une enquête sur l’église Hillsong France, le biais du survivant permet de se rendre compte de deux choses :
Si Hillsong France avait mis en place son questionnaire anonyme à l’attention de la congrégation pour écouter le ressenti des gens, l’enquête serait faussée car elle ne tiendrait pas compte des témoignages des nombreuses personnes qui ont quitté l’église.
Mon questionnaire anonyme est majoritairement complété par des personnes qui ont déjà quitté la congrégation (à hauteur de 80% des réponses ce jour). Elle ne tient pas assez compte des réponses de personnes encore au sein de la congrégation pour donner des résultats assez équilibrés.
La seule manière pour l’église Hillsong France et moi-même d’aboutir à des résultats d’enquête qui soient représentatifs et sur lesquels l’église pourra véritablement s’appuyer dans la conduite du changement (puisque l’organisation n’a de cesse de répéter qu’elle est en train de changer), ce serait de conduire ensemble cette enquête. Il s’agirait de recueillir autant de réponses des gens au sein même de la congrégation que de réponses des gens qui ont quitté la congrégation.
J’aimerais donc proposer au Conseil d’Administration de Hillsong France un accès total aux résultats du questionnaire anonyme que j’ai mis en place, contre un encouragement de leur part adressé à leur propre congrégation à participer au questionnaire. Nous partagerions ensemble des résultats précieux et significatifs, que nous pourrons chacun implémenter dans nos démarches de rendre l’Église avec un grand “E” plus sûre pour chacun de nous.
Croyez-moi, je n’ai pas énormément d’attentes sur cette requête, mais je veux vraiment que ma démarche soit constructive et produise des améliorations dans nos cultures d’églises évangéliques. Je suis donc obligée d’au moins faire cette proposition au Conseil d’Administration.
Si vous souhaitez m’aider vous pouvez :
remplir vous-même le questionnaire, qui prend 10 minutes
inviter vos amis qui sont encore à Hillsong à remplir le questionnaire
interpeller les membres du Conseil d’Administration de Hillsong France sur la nécessité de mener une enquête qui prenne en compte les opinions de ceux qui sont déjà partis
À ce jour, plus d’une centaine de personnes ont complété le questionnaire. J’aimerais pouvoir atteindre au moins 400 réponses.
La publication des résultats de l’enquête bénéficiera à tout le monde et permettra d’identifier les points d’amélioration sur lesquels toutes les églises devraient travailler pour adopter une gouvernance saine et transparente quelle que soit sa taille.
Excelsior,
Tiavina Kleber