Joyeux Noël, race de vipères.
Un message brûlant pour Noël : et si nous repensions le vrai sens de la repentance ?
En ce jour de Noël, je vous partage une lecture de l’Avent qui m’a marquée : un texte du Révérend Benjamin Cremer qui nous amène à nous demander si Jean-Baptiste était woke.
Ces dernières semaines, j’ai suivi les enseignements du Révérend Benjamin Cremer, un pasteur, théologien et écrivain basé aux États-Unis. Il se consacre à explorer les intersections entre le christianisme et la politique, en s'opposant notamment au nationalisme chrétien et au fondamentalisme religieux, tout en promouvant une compréhension authentique de l'Évangile de Jésus.
Il a écrit un texte intitulé « Joyeux Noël, race de vipères », qui est une réflexion percutante et prophétique invitant les chrétiens à revisiter le cœur de leur foi à la lumière du message de Jean-Baptiste. Cremer insiste sur l’importance des fruits concrets de la repentance : justice, générosité et éthique sociale. Il remet en question une interprétation réductrice de l’Évangile centrée uniquement sur le salut individuel, en montrant que la transformation spirituelle doit se traduire par un impact concret sur la société et l’environnement.
Je trouvais pertinent de partager ce texte à Noël, car il appelle les croyants à une introspection nécessaire et salutaire, dans un contexte contemporain où certains discours chrétiens détournent le message de Jésus pour servir des idéologies de contrôle ou d’exclusion. Cremer nous montre que le vrai témoignage de la foi se trouve dans des vies qui incarnent amour, équité et compassion.
Joyeux Noël, race de vipères.
Pour moi, enfant des années 90, Maman, j’ai encore raté l’avion était un de mes films de Noël préférés. Dans ce film, le personnage principal, Kevin, utilise une scène d’un vieux film de gangsters des années 40 où un personnage tire avec un pistolet mitrailleur, Tommy Gun, pour effrayer les “méchants”. Après avoir tiré en riant, il prononce cette phrase iconique : « Merry Christmas, ya filthy animal. » (Joyeux Noël, espèce d’ordure.)
Cette phrase me revient souvent à l’esprit pendant l’Avent, lorsque je lis les paroles brûlantes de Jean-Baptiste sur la venue de Jésus. La saison des lumières de Noël et des chants est soudainement interrompue par cette invective : « Race de vipères ! »
Comparer et contraster
Une des pratiques essentielles que j’ai apprises au séminaire pour étudier la Bible est de comparer les récits évangéliques tels qu’ils sont fréquemment racontés au sein du christianisme à ce que disent vraiment les textes. Aujourd’hui, je vous invite à faire cet exercice avec moi.
Prenons un exemple. L’histoire de l’Évangile que j’ai appris dans mon enfance au sein du christianisme fondamentaliste et évangélique mettait un accent quasi exclusif sur le « salut des âmes ». Ce récit présentait tout ce qui ne concernait pas directement le salut éternel d’une personne comme une distraction, voire une menace pour l’Évangile.
Hier encore, le séminaire où j’ai étudié a annoncé avoir obtenu une subvention pour intégrer la science climatique dans l’enseignement théologique. J’étais fier de voir mon séminaire perpétuer la tradition wesleyenne en considérant la science et la théologie comme complémentaires.
Cependant, les commentaires sur les réseaux sociaux racontaient une toute autre histoire, tristement familière. Des membres de la même dénomination que le séminaire critiquaient sévèrement cette initiative. L’un d’eux résumait bien l’animosité ambiante en disant : « C’est une distraction par rapport à l’Évangile, une adhésion à l’idéologie woke et gauchiste. Le climat est contrôlé par Dieu. La planète n’est pas notre responsabilité. Notre seule mission est de sauver les âmes ! »
Cela aurait pu être moi, à une époque.
Cette obsession du salut éternel des âmes correspondait parfaitement à ce que je croyais alors. « Croire » signifiait avoir les bonnes idées sur Dieu et être « sauvé » voulait dire garantir l’accès de son âme au ciel. Tout le reste, y compris le bien-être des gens ou de la planète, passait au second plan.
Avec cela en tête, comparons ce récit à la prédication de Jean-Baptiste dans Luc 3:7-20. Observez bien comment Jean décrit la repentance et ce qu’il demande à ses auditeurs.
Luc 3:7-20 (Traduction libre)
7-9 Quand les foules vinrent pour se faire baptiser, parce que c’était devenu populaire, Jean explosa : « Bande de serpents ! Que croyez-vous faire en rampant ici pour échapper au jugement de Dieu ? Vous pensez qu’un peu d’eau sur votre peau suffira ? C’est votre vie qui doit changer, pas votre apparence. Et ne vous imaginez pas pouvoir jouer la carte de la descendance d’Abraham. Dieu peut faire des enfants à partir de pierres, s’il le souhaite. Ce qui compte, c’est votre vie : est-elle verdoyante et florissante ? Car si elle est comme du bois mort, elle sera jetée au feu. »
10 Les foules lui demandèrent alors : « Que devons-nous faire ? »
11 Il répondit : « Si vous avez deux manteaux, donnez-en un à celui qui n’en a pas. Faites de même avec votre nourriture. »
12 Des collecteurs d’impôts vinrent aussi se faire baptiser et demandèrent : « Maître, que devons-nous faire ? »
13 Il leur dit : « Ne prenez pas plus que ce qui est dû. »
14 Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? »
Il répondit : « Ne harcelez personne, ne faites pas de fausses accusations, et contentez-vous de votre solde. »
15 Les gens étaient de plus en plus intrigués : « Jean serait-il le Messie ? »
16-17 Mais Jean répondit : « Moi, je vous baptise avec de l’eau, mais quelqu’un de bien plus grand vient. Il vous baptisera dans le feu du Saint-Esprit. Il purifiera vos vies, mettant chaque chose à sa place devant Dieu. Ce qui est vrai sera conservé ; ce qui est faux sera jeté au feu. »
18-20 Jean continua à parler, fortifiant et encourageant les gens avec ses paroles. Mais Hérode, vexé par la critique de Jean concernant son mariage avec Hérodiade, l’épouse de son frère Philippe, finit par l’emprisonner.
Ce que j’ai remarqué
Ce qui m’a frappé, c’est l’accent que Jean met sur les fruits de la repentance. Ses réponses ne parlent pas du salut éternel ou d’une destination céleste. Elles mettent l’accent sur l’éthique sociale : générosité, justice, modération. Même face aux collecteurs d’impôts et aux soldats, Jean insiste sur l’impact que leur vie doit avoir sur les autres.
Imaginez un instant que Jean poste ce message sur les réseaux sociaux aujourd’hui. Il serait sûrement accusé de promouvoir une « idéologie politique » ou de « distraire les croyants du vrai Évangile ».
Le fruit de la repentance
Jean nous rappelle que le salut n’est pas seulement individuel ou spirituel. C’est une transformation qui touche à la justice, au partage, et à l’équité. Si nos vies ne produisent pas ces fruits, nous passons à côté du cœur de l’Évangile.
Jean nous appelle à la repentance, non pas pour condamner les autres, mais pour que nous, chrétiens, nous examinions et transformions nos propres pratiques corrompues. Que notre foi devienne visible dans nos actions, par notre générosité et notre justice.
En ce Noël, puissions-nous vivre et incarner le message du Christ, non pas seulement par des mots, mais par des actes qui témoignent de notre foi et de notre repentance.
» Lire le texte original sur le site du révérend Benjamin Cremer
Joyeux Noël à tous !
Excelsior,
Tiavina Kleber