Wicked : Ce que la comédie musicale nous apprend sur le fascisme... et les megachurches
Peut-être que c'est tiré par les cheveux, mais hear me out...
Je sais que vous aimez bien quand je fais le lien entre la pop culture et la vie de l’Église universelle. Alors, voici une lecture de Wicked qui risque de faire grincer des dents, et pas juste parce que c’est une histoire de sorcière.
Cette semaine, je suis allée voir l’adaptation cinématographique de Wicked avec Jonathan, un fan hardcore. Il a chuchoté chaque parole des chansons du début à la fin. Ce qui est ironique, c’est qu’il n’a pas eu le droit de lire Harry Potter quand il était petit, mais il connaît chaque syllabe de Defying Gravity.
Et en regardant ce film, une chose est devenue évidente : ce n’est pas juste une histoire de magie et d’amitié. Wicked est une critique puissante des systèmes d’oppression.
Wicked, une critique délibérée du fascisme
Avant d’être une comédie musicale à succès, Wicked est un roman de Gregory Maguire publié en 1995. On l’a souvent qualifié de traité antifasciste. Le Magicien d’Oz y est décrit comme un despote autoritaire, semblable à Hitler, utilisant la peur et les boucs émissaires pour consolider son pouvoir.
La comédie musicale reprend ces thèmes, même si elle les enrobe de paillettes. Le Magicien agit comme un dictateur moderne, manipulateur et charismatique, qui exploite les peurs collectives pour soumettre la population d’Oz. Et au centre de cette propagande, il y a un bouc émissaire : Elphaba, la Sorcière verte.
Le parallèle avec les mégachurches
C’est ici que Wicked commence à gratter là où ça fait mal. Les mécanismes de contrôle que le Magicien utilise ressemblent étrangement à ceux de certaines mégachurches. Vous voyez où je veux en venir ?
1. Un leader charismatique et centralisé
Le Magicien, tout comme certains pasteurs de mégachurches, centralise tout autour de lui. Il projette une image de guide moral et spirituel, mais en réalité, son pouvoir repose sur la manipulation. Les fidèles (ou ici, les habitants d’Oz) le suivent aveuglément, convaincus de sa bienveillance.
2. La manipulation des croyances
Le Magicien fabrique des "miracles" pour impressionner les foules et maintenir son contrôle. Ça vous rappelle les récits exagérés ou les promesses miracles que l’on voit parfois dans certaines mégachurches ? Ces systèmes jouent sur les émotions pour garantir une obéissance totale.
3. Désignation d’un bouc émissaire
À Oz, ce sont les Animaux, des créatures intelligentes et conscientes, qui deviennent les cibles d’une oppression systémique. Dans les mégachurches, cela pourrait être “les choses du monde”, les personnes LGBTQ+, les non-croyants ou les journalistes. Le processus est le même : désigner un ennemi commun pour détourner l’attention des vrais problèmes et renforcer la cohésion interne.
4. Le contrôle par la peur
Le Magicien amplifie les peurs pour s’assurer que personne ne remette en question son autorité. Dans certaines églises, c’est la peur de la damnation, du "diable" ou de l’extérieur qui maintient les fidèles en ligne. Cela peut aussi être la peur de ne plus appartenir à la communauté.
5. La marginalisation des voix dissidentes
Elphaba, en refusant de suivre aveuglément le Magicien, devient l’ennemie publique numéro un. Elle est diabolisée, accusée de tout ce qui va mal. Ceux qui ont quitté des communautés religieuses toxiques connaissent ce schéma : si vous partez ou critiquez, vous êtes catalogué comme une menace.
Fascisme et mégachurches : un socle commun ?
Si leurs buts diffèrent (politique pour le fascisme, religieux pour les méga-églises), leurs méthodes sont étonnamment similaires :
Cultes de la personnalité autour d’un leader charismatique.
Manipulation émotionnelle pour garantir l’obéissance/le conformisme.
Désignation d’un ennemi commun pour renforcer la cohésion.
Contrôle par la peur pour éliminer les voix dissidentes.
Les deux systèmes exploitent les croyances des gens pour maintenir un contrôle total. Et Wicked met ces mécanismes à nu.
Si vous avez grandi dans une communauté religieuse rigide, vous savez déjà que Wicked sera vu comme "problématique". C’est une histoire de sorcière, donc automatiquement suspecte. Mais ce que ces critiques ne veulent pas voir, c’est que Wicked ne parle pas de magie.
Elle parle de vous. De nous. De la manière dont les systèmes religieux ou politiques utilisent la peur, l’exclusion, et la manipulation pour conserver leur pouvoir. Et si cela dérange, c’est parce que cela touche juste.
Soyons plus comme Elphaba
À la fin, ce que Wicked nous apprend, c’est qu’il faut accepter de "porter une couleur qui dérange". Que ce soit par vos questions, vos doutes ou vos choix, défier les systèmes d’oppression n’est jamais confortable, mais c’est essentiel.
Alors oui, assumons d’être différents. Défendons nos convictions. Soyons comme Elphaba, et surtout, n’ayons pas peur de "défier la gravité".
Et vous, que pensez-vous de cette lecture de Wicked ?
Excelsior,
Tiavina Kleber