Je ne suis pas certain d’être d’accord avec tout. En tant que gauchiste, il va sans dire que je suis opposé aux concentrations excessives de richesse. Cependant, je pense qu'une certaine inégalité salariale est justifiable en fonction de la disponibilité et des responsabilités que chacun assume dans le cadre de son travail. Ainsi, cela ne me choque pas qu’un pasteur puisse gagner bien au-dessus du salaire médian. J'ai moi-même occupé un poste avec ce type de salaire pendant des années. La réalité, c’est qu’une fois mes horaires achevés, le travail quittait entièrement mon esprit, et je m’en allais, qu’il y ait urgence ou non. Si l’on me demandait de rester, il fallait m’accorder des heures supplémentaires, et il m’arrivait de refuser, ce qui était parfaitement accepté. Pour les pasteurs, c'est souvent une tout autre situation : des horaires impossibles, des soirées et des week-ends largement absorbés par leurs fonctions. Je connais des structures où les pasteurs sont rémunérés en dessous du salaire médian, et le temps passé en dehors des heures "normales" retombe fréquemment sur le ou la conjointe, qui accepte généreusement de gérer la vie familiale en parallèle. Il n’est pas étonnant que beaucoup de pasteurs se retrouvent avec une vie de famille en souffrance. Un salaire significativement plus élevé pourrait compenser, en partie, ce sacrifice en permettant, par exemple, de financer plus facilement une aide à domicile ou une garde d’enfants, afin d’alléger le poids qui repose sur le conjoint.
Ce qui me semble en revanche très critiquable, c'est lorsque des pasteurs parviennent à s’octroyer de tels avantages au détriment d’autres employés, qui se retrouvent dans des conditions similaires sans en tirer les mêmes compensations. Cependant, il est important de garder en tête que, dans de nombreuses églises, les pasteurs sont souvent les seuls employés de leur paroisse, avec toutes les demandes que cela suppose. Certes, on pourrait argumenter qu’il faudrait davantage de personnel pour soutenir le pasteur. Mais comment garantir que ce modèle soit économiquement viable sur le long terme quand la paroisse ne compte qu’une vingtaine de membres ? D’où l’intérêt de bâtir des structures plus importantes, capables d’offrir un meilleur service aux paroissiens tout en répartissant plus équitablement la charge de travail. J’ai du mal à faire un procès fondamental aux megachurches ; je comprends le pragmatisme qui conduit à de tels modèles. À mes yeux, les problèmes d'organisation du pouvoir dans les structures ecclésiales que tu évoques ciblent bien mieux les vrais enjeux que le salaire des pasteurs ou l’existence même des megachurches.
Je ne suis pas certain d’être d’accord avec tout. En tant que gauchiste, il va sans dire que je suis opposé aux concentrations excessives de richesse. Cependant, je pense qu'une certaine inégalité salariale est justifiable en fonction de la disponibilité et des responsabilités que chacun assume dans le cadre de son travail. Ainsi, cela ne me choque pas qu’un pasteur puisse gagner bien au-dessus du salaire médian. J'ai moi-même occupé un poste avec ce type de salaire pendant des années. La réalité, c’est qu’une fois mes horaires achevés, le travail quittait entièrement mon esprit, et je m’en allais, qu’il y ait urgence ou non. Si l’on me demandait de rester, il fallait m’accorder des heures supplémentaires, et il m’arrivait de refuser, ce qui était parfaitement accepté. Pour les pasteurs, c'est souvent une tout autre situation : des horaires impossibles, des soirées et des week-ends largement absorbés par leurs fonctions. Je connais des structures où les pasteurs sont rémunérés en dessous du salaire médian, et le temps passé en dehors des heures "normales" retombe fréquemment sur le ou la conjointe, qui accepte généreusement de gérer la vie familiale en parallèle. Il n’est pas étonnant que beaucoup de pasteurs se retrouvent avec une vie de famille en souffrance. Un salaire significativement plus élevé pourrait compenser, en partie, ce sacrifice en permettant, par exemple, de financer plus facilement une aide à domicile ou une garde d’enfants, afin d’alléger le poids qui repose sur le conjoint.
Ce qui me semble en revanche très critiquable, c'est lorsque des pasteurs parviennent à s’octroyer de tels avantages au détriment d’autres employés, qui se retrouvent dans des conditions similaires sans en tirer les mêmes compensations. Cependant, il est important de garder en tête que, dans de nombreuses églises, les pasteurs sont souvent les seuls employés de leur paroisse, avec toutes les demandes que cela suppose. Certes, on pourrait argumenter qu’il faudrait davantage de personnel pour soutenir le pasteur. Mais comment garantir que ce modèle soit économiquement viable sur le long terme quand la paroisse ne compte qu’une vingtaine de membres ? D’où l’intérêt de bâtir des structures plus importantes, capables d’offrir un meilleur service aux paroissiens tout en répartissant plus équitablement la charge de travail. J’ai du mal à faire un procès fondamental aux megachurches ; je comprends le pragmatisme qui conduit à de tels modèles. À mes yeux, les problèmes d'organisation du pouvoir dans les structures ecclésiales que tu évoques ciblent bien mieux les vrais enjeux que le salaire des pasteurs ou l’existence même des megachurches.